La Réponse à la pandémie doit favoriser l’égalité et la solidarité

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Les impacts sociaux, économiques et sanitaires de la pandémie du coronavirus se situent sur les lignes de fractures des inégalités massives de nos sociétés : de richesse, d’accès aux ressources et aux services, de capacité à influencer la prise de décision, de la liberté d’influence externe et de guerre, et de la justice environnementale. Les conséquences de la pandémie montrent aussi clairement pourquoi les sociétés humaines ne peuvent réussir sans réparer les dommages causés par ces inégalités, y compris les conflits violents, la pauvreté généralisée, les systèmes de santé inadéquats ou inabordables, l’agriculture industrialisée et la destruction de l’environnement qui favorisent de nouvelles maladies, la marginalisation d’un grand nombre de personnes et les gouvernements qui ne protègent plus leurs citoyens parce qu’ils ont été capturés par des intérêts financiers. Ces problèmes ont établi la base de la crise actuelle et doivent être réglés.

En même temps, la réponse immédiate à la pandémie de coronavirus a également créé des conditions qui sont excessivement dangereuses, voire impossibles, pour de nombreuses personnes vivant dans la pauvreté, en situations de déplacement et d’autres formes de marginalisation. Ainsi, en plus de s’attaquer aux inégalités structurelles à long terme qui ont rendu nos sociétés insoutenables, nous devons également protéger les plus pauvres et les plus marginalisés d’entre nous des impacts immédiats de cette crise sanitaire, sociale et économique. En ne protégeant pas la santé et la sécurité d’au moins un milliard de personnes vivant dans une pauvreté abjecte dans le monde, dont bon nombre n’ont que quelques jours de nourriture, nous mettons le monde entier en danger.

Nous appelons les gouvernements, les décideurs, les chercheurs et les praticiens de la santé, les bailleurs de fonds, la société civile et les communautés à prendre les mesures urgentes suivantes pour protéger les plus vulnérables d’entre nous pendant cette pandémie, et de trouver des moyens de mettre en œuvre les mesures à long terme nécessaires pour que toutes les sociétés soient plus durables et protègent la santé et le bien-être de l’humanité.

1. Les pauvres, les sans-abri et les travailleurs doivent avoir accès à une protection hygiénique nécessaire.

2. Les personnes les plus pauvres doivent – avec les protections nécessaires – soit être approvisionnées au besoin si elles doivent rester à la maison et s’isoler, soit être autorisées à sortir chaque jour pour gagner de l’argent et de la nourriture.

3. Les personnes marginalisées sont les plus susceptibles de subir des violations des droits de la personne dans l’exécution des ordonnances de protection communautaire et donc doivent être protégées contre telles violations.

4. Les gens doivent être protégés contre la perte d’accès aux aliments en raison de la perturbation des chaînes d’approvisionnement ou de la hausse des prix.

5. Les personnes pauvres ont souvent des conditions plus prédisposantes (maladie, malnutrition ou pollution atmosphérique) et doivent avoir accès à des soins de santé adéquats.

6. Les personnes marginalisées et pauvres doivent être protégées contre la perte de leur maison ou de leur revenu.

7. La santé, les populations, les cultures, les terres et l’autonomie des peuples autochtones doivent être protégées.

8. Il faut protéger les personnes susceptibles à la désinformation, des attaques identitaires et des traumatismes.

9. Les personnes victimes de violence familiale pendant les ordonnances de « séjour à la maison » doivent être protégées et être offerts un abri sûr.

10. Les personnes qui se trouvent dans les prisons, les centres de détention, les camps de personnes déplacées et les camps de réfugiés courent de grands risques et doivent recevoir une protection et des soins de santé adéquats, et être libérées s’il y a lieu.

11. Il faut empêcher les acteurs puissants d’utiliser cette crise comme excuse pour contourner la primauté du droit, démanteler les lois et les structures de protection, accaparer les ressources et commettre d’autres abus.

12. Les gouvernements doivent trouver des moyens d’accéder aux ressources adéquates pour mettre en œuvre les solutions recommandées pour protéger les personnes pauvres et marginalisées.

13. Au cours des prochaines années, toutes les sociétés doivent redistribuer les ressources financières et adopter des approches qui mettront la gouvernance, les systèmes économiques et les structures sociétales sur une base plus durable qui protégera la santé et le bien-être de l’humanité.

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Mesures d’intervention d’urgence en cas de pandémie pour protéger les plus vulnérables

Nous devons immédiatement prendre des mesures spéciales pour protéger les personnes vivant dans la pauvreté ou l’itinérance; les personnes qui travaillent dans le secteur informel; les personnes qui n’ont pas de filet de sécurité sociale ou de protection contre les employeurs abusifs; les personnes qui sont marginalisées pour des raisons de genre, de sexualité, de handicap, le statut, l’origine ethnique ou la religion autochtone; ceux qui ne sont pas considérés comme des citoyens ou qui sont considérés comme ayant un statut illégal; ceux qui sont déplacés, détenus ou emprisonnés; et d’autres qui ne bénéficient pas des mêmes droits et de l’accès aux ressources et aux décisions en tant que population dominante. Nous présentons ci-dessous des suggestions pour chaque catégorie; l’approche adoptée sera différente d’un pays à l’autre, et d’une communauté à l’autre.

La Réponse à la pandémie doit favoriser l’égalité et la solidarité

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